L'édito de Pamplemousse.
Le livre physique a encore de l'avenir, c'est ce que j'espère, au moins pour la jeunesse. L'enfance est un moment privilégié pour le développement de l'imagination, pour rêver le présent et l'avenir, dans le jeu, la lecture, le dessin, ou la simple contemplation, sans se soucier de la notion de temps, celui du défilement des images sur un écran ou de devoir lire d'un trait un ouvrage.
Qu'il s'agisse de romans, de poèmes, de bandes dessinées, la lecture de récits, pourvu qu'ils soient imprimés sur support papier, en pages immobiles et silencieuses, est à promouvoir car c'est une activité absolument incomparable à ce qu'imposent les écrans, directifs dans le rythme de la lecture et l'appropriation du contenu.
Les enfants ont leur mot à dire. Il se trouve que des petits lecteurs me confient aimer le parfum du papier neuf de leurs livres tout justes achetés. Effectivement certains sont sensibles aux effluves dispersées par un ouvrage fraichement imprimé, aux senteurs d'encre et de colle. C'est le début de quelque chose: un intérêt pour ce qui est imprimé, la trace d'un propos matérialisé sur du papier, peut-être des images intéressantes qui se joignent au récit, un ensemble que l'on peut s'approprier, à son rythme, et se réinterpréter mentalement, par exemple en s'identifiant au narrateur ou au héros du récit. Quel luxe de n'être contraint ni par le temps de la diffusion, ni par le débit de la connexion ou la charge de la batterie.
Alors lisez!
Pliez les pages, soulignez les mots importants, dessinez dans les marges, échangez les ouvrages...
Faites vivre le papier!
Pamplemousse